Interview avec Bo-ra KIM

Quelles étaient vos attentes lorsque vous êtes venu en France en tant qu’artiste ?

– « Je suis venu en France à partir de janvier 2000, après avoir terminé mes études aux Beaux-Arts en Corée. Je suis venu ici pour combler mon manque de connaissances en art moderne. Avant de venir je me suis demandé comment on pouvait définir l’art dans la société aujourd’hui, comment un travail plastique pouvait devenir une œuvre d’art, c’est avec ces questionnements que je suis venu. Chaque artiste a sa propre définition de l’art, en vivant en France j’ai tenté de trouver ma définition de l’art, et je suis toujours dans cette quête. »

Est-ce que vous avez gagné quelque chose ici pour votre activité artistique ?

– « Je ne peux pas être définitif pour savoir si j’ai trouvé quelque chose ou non. J’ai par contre pu me situer dans un cadre plus précis par rapport à ces questions, et j’ai pu absorber beaucoup des influences qui me manquaient en Corée, à travers l’ambiance du pays, sa vitalité artistique, ses expositions, ce qui m’apportait une émulation. Je pouvais ainsi, finalement, constituer mon propre univers artistique. »

Quelles sont vos inspirations pour votre travail ?

– « Mon motif porte toujours sur la question du spectateur, du visiteur. Tout ce qui est lié aux spectateurs, ça peut se faire par ma réflexion, ou par des choses optiques concernant un objet qui se liera de façon interactive au spectateur. Ce qui est important est la transmission du message, donc tout élément permettant cela je l’utilise. Plutôt que de passer par des éléments complexes, je choisis des éléments simples, populaires, qui peuvent être un meilleur intermédiaire à la transmission du message. »

A travers votre œuvre, que voulez-vous exprimer ?

– « Je veux que le spectateur s’interroge sur son « moi », qui est réfléchi à travers mes installations vidéo. C’est un jeu de reconnaissance et d’interrogation du « moi » dans la société d’aujourd’hui. A travers une technique variée comme cela est possible aujourd’hui, on peut mieux construire la relation entre l’œuvre d’art et le spectateur. C’est un critère primordial pour se percevoir soi-même. Dans l’expérience de l’œuvre, le spectateur est confronté parallèlement à l’objectivité et à la subjectivité de son être, et se situe donc au sein de la collectivité, passant de « moi » à « nous ». L’œuvre s’opère dans une relation de réciprocité subjective avec le spectateur, c’est lui qui devient le moteur de l’installation. Je souhaite qu’à travers leurs actions, et la façon dont elles sont réfléchies, ils vont comprendre celles-ci sous une autre lumière. »

Le 27 avril 2015, KIM Bora